Protectionnisme : Stéphane Auray, professeur à Rennes SB, analyse les limites du modèle américain
Le protectionnisme peut apparaitre comme la solution idéale pour faire face aux défis économiques actuels, mais selon Stéphane Auray, professeur à Rennes SB, cette approche pourrait entraîner des effets négatifs à long terme pour l’économie américaine. Une analyse détaillée dans un article publié par La Tribune.

Le protectionnisme revient régulièrement au centre des débats économiques, notamment avec la récente réélection de Donald Trump et ses décisions en matière de politique commerciale. Dans une tribune publiée dans La Tribune, Stéphane Auray, professeur à Rennes School of Business, CREST-Ensai, analyse avec Aurélien Eyquem, professeur à l’Université de Lausanne, les impacts économiques à long terme des politiques protectionnistes américaines.
Les auteurs expliquent que les barrières douanières instaurées pour réduire le déficit commercial et protéger l’industrie nationale entraînent en réalité des effets secondaires négatifs tels que la hausse des prix pour les consommateurs, une perte de compétitivité des entreprises américaines et la détérioration des échanges internationaux.
Leur analyse, fondée sur des recherches approfondies, met en lumière les failles de cette stratégie, notamment en raison de l’impact sur l’inflation et des contournements mis en place par les entreprises étrangères.
Ils rappellent premièrement que le déficit commercial des États-Unis ne peut être analysé uniquement sous l’angle des échanges de biens. L’attractivité des investissements américains et le rôle du dollar comme valeur refuge limitent l’efficacité des mesures protectionnistes pour réduire ce déficit.
De plus, les auteurs insistent sur le fait que la promesse de recréer massivement des emplois industriels grâce aux barrières douanières est illusoire, compte tenu des tendances d’automatisation et de digitalisation de l’industrie.
Selon eux, plutôt que de s’enfermer dans une logique protectionniste, les États-Unis gagneraient à investir dans l’innovation et la formation, leviers plus efficaces pour renforcer leur compétitivité sur le long terme tout en réduisant les inégalités croissantes.